ferme pointe-basse

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La ferme Pointe-Basse est l’unique élevage de vaches laitières aux Îles de la Madeleine et se démarque par la race qui compose son troupeau : la race Canadienne. Ces vaches ont un taux de gras de 4.5% et de protéines de 3.8% en moyenne La ferme produit environ 950 litres de lait par jour. C’est un troupeau de 75 vaches dont 15 taries et 60 vaches en production en plus de 50 génisses et veaux pour un troupeau de 125 têtes.

 
 

Le troupeau, nourri à même la diversité des fourrages du territoire madelinot, sans engrais chimique, ni pesticide, donne un lait unique qui confère aux fromages du Pied-De-Vent des saveurs imprégnées du goût du vent, des embruns de la mer et du terroir madelinot. 

Pour produire les fromages, voici les quantités de lait nécessaires :

  • 8 litres de lait / une meule de Pied-De-Vent

  • 28 litres de lait / une meule de Tomme des Demoiselles

  • 5 litres de lait / une meule de Jeune-Cœur

 
Léo Arseneau

Léo Arseneau

 

un peu d’histoire

L’histoire de la Ferme Pointe-Basse, alors nommée Léo & Fils, débuta un peu comme celle de tous les Madelinots de cette époque, soit dans les années 55-60, par la pratique d’une micro agriculture pour subvenir aux besoins de la famille : une ou deux vaches, des cochons et des poules pour les œufs et la chair.

Pépé Léo s’est donc toujours occupé d’agriculture en pratiquant d’autres métiers. Mais c’est surtout avec la terre et les animaux, et aussi en opérant un petit abattoir qu’il gagna sa vie. Quant à Mémé Yvonne, elle était toujours là pour apporter sa contribution, que ce soit pour la traite des vaches, pour nourrir les animaux, pour s’occuper des repas pour les travailleurs de la ferme (particulièrement durant la période des foins), et tout cela en prenant soin de ses six enfants.

Au début des années 80, soit en 1981, Pépé Léo décida de se retirer. Il voulut vendre et il approcha Jérémie pour lui faire part de sa décision. C’est donc d’un commun accord avec Jean-Guy, son frère, qu’ils décidèrent d’acheter. Le troupeau comprenait 30 têtes. La ferme possédait une petite grange et un petit abattoir dans lequel Jérémie avait investi temps et argent. Il faut dire que pour Jérémie et Jean-Guy, même avant l’acquisition de la ferme, ils passaient fins de semaine et vacances à aider leur père tout en pratiquant leur métier respectif.

En 1997, un changement s’annonce. Lucie gardera les parts de Jean-Guy à la ferme et ce dernier gardera à 100% les parts de l’abattoir pour vendre ou faire ce que bon lui semblera.

Mais pour nous, la flamme rejaillit après la rencontre avec un agronome, Jonathan Portelance de Québec, en visite au Îles pour la fin de semaine de la Fête du travail en 1997. Après avoir goûté à la crème des Îles et lui ayant découvert un goût particulier, Jonathan eu l’idée d’une fromagerie artisanale chez nous.

En visitant l’archipel, il découvrit la ferme et s’arrêta pour discuter avec nous et connaître un peu l’histoire de l’agriculture aux Îles. Il relança l’idée d’une ferme laitière, cette fois pour une fromagerie, et nous demanda même si la ferme était à vendre. Il n’en fallait pas plus pour raviver l’étincelle.

De plus, à cette période, le moment était favorable à l’émergence de nouveaux projets aux Îles. La pêche n’étant plus ce qu’elle était, l’agriculture renaissait un peu de ses cendres et reprenait un peu plus de valeur.

Après des rencontres avec les organismes du milieu, une subvention fut accordée à Jonathan pour son travail de consultant et de personne ressource sur la faisabilité de l’entreprise. Il lui faudra monter tout le dossier. Paul Jomphe fut approché et se montra intéressé à invertir. Jonathan déménagea aux Îles avec sa famille pour l’été, de façon à voir à la bonne marche du dossier. Le compte à rebours était commencé… Rencontres des organismes des Îles : UPA, SADC, CLÉ, Société de financement agricole, Caisse Populaire, MAPAQ, etc., démarche pour le quota de lait, rencontre avec le député et le maire.

Ensuite, Jérémie arrêta son choix sur la race canadienne, reconnue pour son rendement fromager et sa rusticité, ce qui était un plus pour le climat des Îles. Dominique, très intéressé à se joindre à l’entreprise, est allé faire un stage à Québec chez Jean-Paul Côté et Guy Dessureault afin de mieux connaître ce qu’était vraiment la vie sur une ferme laitière. Vincent, de son côté, alla chercher une formation en France comme fromager.

 
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C’est donc le 11 octobre 1998 que les canadiennes sont arrivées chez nous. Une première dans l’histoire des Îles. Le 19 octobre c’était l’inauguration officielle avec tous les organismes et gens impliqués dans le projet. Le 25, ce fut journée portes ouvertes à la ferme et à la fromagerie. Quelques 2 500 personnes circulèrent. Très belle réussite.

Gilbert Pelletier et son épouse Madeleine Dubé acceptèrent le défi lancé de venir passer une année aux Îles pour superviser la ferme. Ces derniers étaient les propriétaires d’une grande partie du troupeau. Ils sont venus pour voir à la bonne marche de la ferme et apporter leur expertise au milieu dans la production laitière. Des gens dynamiques, pleins d’entrain, compétents qui se sont vite intégrés aux insulaires. Pour nous, c’était une grande chance de les avoir. Dominique et Maxime ont beaucoup appris avec monsieur Pelletier, tout en suivant un cours de six mois en agriculture qui se donnait sur place.

L’alimentation des animaux se compose de foin sec, moulée laitière, un peu d’orge et de du maïs, L’été elles vont aux pâturages. Elles produisent environ 5 000 litres de lait par année chacune.

Il reste encore beaucoup de choses à faire… comme améliorer les champs, en y faisant un peu de drainage. Mais pour nous, l’objectif visé est particulier : ce n’est pas le volume qui compte le plus, mais la qualité et l’unicité du produit à offrir. Avec le foin sec, les fleurs, l’air salin notre produit aura sans doute un vrai goût du terroir.

 
Ferme Léo et fils